Nous sommes à un tournant crucial où nous pouvons réellement modeler la nuit pour qu'elle reflète les valeurs, les besoins et les aspirations de tous les Bruxellois.
Il faut tout d’abord réimaginer notre approche de l'aménagement urbain, en favorisant la création de zones dédiées à la vie nocturne. En effet, pour l’instant, le cadre réglementaire actuel, notamment le PRAS (Plan Régional d’Affectation du Sol), ne facilite pas l'implantation d'établissements de nuit dans des zones appropriées. Les bars, boîtes de nuit et autres lieux festifs sont souvent contraints de s'établir dans des zones non adaptées, comme les zones résidentielles, où ils génèrent des nuisances pour les riverains. Cette situation rend le secteur de la nuit particulièrement vulnérable, perçu majoritairement pour ses aspects négatifs plutôt que comme un vecteur de lien social, de diversité culturelle et d'attractivité touristique. Pourquoi ne pas développer des espaces spécifiques où les établissements nocturnes peuvent prospérer. Ces zones, stratégiquement situées à proximité des axes de transport majeurs, offriront une solution aux nuisances sonores tout en valorisant le potentiel économique et culturel de la nuit. Tout bruxellois s’est déjà posé la question du pourquoi aucune boite de nuit ne se situe en plein milieu de la rue de la Loi où les bureaux, morts la nuit, s’allieraient bien à une présence nocturne.
L'intégration de cette réforme dans une stratégie de mobilité nocturne est essentielle. Le renforcement du réseau de transports en commun durant les heures tardives, couplé à la mise en place de parkings relais et de voies cyclables sécurisées, facilitera l'accès aux espaces de vie nocturne. En adoptant une telle approche, Bruxelles peut non seulement améliorer la sécurité et l'accessibilité de sa vie nocturne mais aussi encourager une culture du déplacement responsable.
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